9 novembre 2017 – Des associations de jeunes dans le bassin du Congo, en Afrique, aident des communautés rurales isolées à se développer tout en protégeant les forêts, explique une représentante venue à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 23), à Bonn, en Allemagne, pour faire entendre leur voix.
« Les jeunes du bassin du Congo ont des actions de terrain qui sont souvent ignorées, peu connues », déclare Marie Tamoifo, Présidente de l’Association Jeunesse verte du Cameroun (AJVC) et Coordinatrice régionale du Réseau des jeunes pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (REJEFAC) dans un entretien à ONU Info.
Le REJEFAC réunit des associations de jeunes de dix pays du bassin du Congo (Burundi, Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République du Congo, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe et Tchad). L’objectif est de promouvoir la participation effective des jeunes acteurs environnementaux aux prises de décisions dans le bassin du Congo et « de contribuer à faire émerger dans la région un leadership de type nouveau, plus sensible et ouvert aux exigences du développement durable ».« S’agissant des actions de terrain, il y a des actions de reboisement, des actions de sensibilisation, d’éducation, de prise de conscience des jeunes. Il s’agit de renforcer le travail qui est fait par les gouvernements », souligne Marie Tamoifo.
Un programme d’installation de panneaux solaires
Au Cameroun, l’Association Jeunesse verte du Cameroun a développé depuis plusieurs années un programme d’électrification de zones rurales enclavées grâce à des panneaux solaires.
Le programme a commencé dans 15 communautés pilote dans l’est, le centre et dans l’extrême nord du pays avec l’installation de panneaux solaires dans des maisons et des écoles. Une contribution est faite par la communauté elle-même, représentant de 25 à 30% du coût.
« Dans ces quinze communautés, on a formé 85 jeunes aux techniques d’installation solaire mais aussi à la méthodologie psycho-socio-organisationnelle », explique Marie Tamoifo. « Lorsque nous arrivons dans une communauté, ce qui est fait d’abord, c’est un échange avec la communauté elle-même, une discussion, on essaie de voir avec la communauté quels sont les problèmes criants ».
Les jeunes qui participent à ce programme appartiennent à la communauté elle-même. Ils sont formés et font la maintenance des panneaux solaires installés. Ils développent ainsi une expertise. « Pour l’instant ils ne sont pas vraiment payés. Ils reçoivent une petite indemnité », dit Mme Tamoifo.
L’association a besoin de davantage de soutien financier pour poursuivre ce programme. « Il y a eu plus de 100 demandes que nous avons reçues des villages et nous ne pouvons pas y répondre vu la modicité des moyens que nous avons. Et les jeunes qui sont formés aujourd’hui ont aussi besoin de vivre de cela pour pouvoir continuer ce travail qui a commencé », souligne Marie Tamoifo.
Parmi d’autres actions de terrain menées par des jeunes dans la région du bassin du Congo, la Coordinatrice du REJEFAC cite une initiative de plantation d’arbres par des volontaires en République du Congo et un programme au Rwanda centré sur l’artisanat et la conservation des ressources naturelles.
Une ‘caravane climatique’ au Cameroun
Avant de venir à la COP 23, le réseau a organisé une ‘caravane climatique’ au Cameroun avec la participation de jeunes de dix pays du bassin du Congo pour montrer ce que les organisations de jeunesse font en matière de développement durable et de protection de la planète.
« On a délocalisé la COP 23. On a organisé cette caravane qui a été dénommée ‘la COP chez nous’ », précise la Coordinatrice du REJEFAC. Des jeunes ont été désignés comme ambassadeurs climat.
La ‘caravane climatique’ a traversé la région de Douala, les zones côtières et s’est rendu jusqu’en Guinée Equatoriale. « Cela a montré comment on pouvait parler de l’aspect théorique et aller sur le terrain vivre les réalités de la conservation, des parcs, des conflits hommes éléphants », souligne Mme Tamoifo.